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Le fief de l'Hôpital Le Grand était à l'origine une dépendance de l'ordre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem : une vaste commanderie dotée d'une chapelle devait présenter alors un ensemble fortifié comme semble le prouver la ruine d'un vingtain qui formait une épaisse muraille au sud de l'église. La maison forte des Templiers dépendait de la Commanderie de Saint-Jean-des-Prés de Montbrison. Il ne reste aucun vestige des bâtiments de jadis et la vaste maison bourgeoise qui a pris le nom de la Commanderie, toute proche de l'église, n'a rien à voir avec cette époque.
Cette grande demeure, dont l'importance a été signalée dans nombre d'archives, expliquerait à l'hôpital le qualificatif de "Grand". Elle devait être un lieu de retraite, de repos ou un hôpital, comme en témoignent les archives provinciales. Il est donc difficile de savoir si le nom du village provient de cette dernière affectation ou si l'ordre des "Hospitaliers" a laissé ce vocable.
Quelques dates :
En 1202, l'Hôpital le Grand est simplement nommé à la suite d'une vente.
En 1214, l'archevêque de Lyon confirme aux Hospitaliers de Montbrison les dîmes qu'ils ont acquises, notamment à Unias et l'Hôpital Le Grand.
En 1273, Mathieu Audin, récepteur des hospitaliers, achète une seigneurie au Perrier; ce fief sera possédé au XIVème et XV ème sciècles par les Verd.
En 1426, Guy Verd en fit don à Guillaume Puy, puis il le passa à la famille de Meaux. A l'heure actuelle, c'est une exploitation agricole.
En 1555, Guillaume le Grainy de Villebeucle, commandeur de Saint-Jean, fait renouveler le terrier. Ce terrier fait connaitre la ville neuve de l'Hôpital le Grand.
En 1697, les réponses faites par le curé de l'époque, à un questionnaire de l'évêché de Lyon, font état de 160 habitants. Le même document témoigne de la misère qui sévissait dans la plupart des familles de la commune.
En 1789, les biens que possédait la commanderie de Saint-Jean furent vendus comme bien nationaux. La propriété fut ainsi divisée et la population augmenta. L'Hôpital fut alors érigé en commune avec une existence indépendante.
L'église
Située au nord sur la route de Boisset-les-Montrond, se blottit l'église. Elle a caractéristique d'être tournée "à l'envers" à première vue. Elle possède un clocher carré aux baies géminées et un toit de quatre pans à la mode forézienne.
La porte de l'église en bois de deux vantaux est orientée à l'Ouest et protégée par un arc brisé composé de blocs de pierre en granit, surmontée d'une rose.
Anciennement sous le vocable de la Sainte-croix, elle serait le seul legs de cette Commanderie aux temps modernes : car l'ancienne chapelle se retrouve en partie dans ce nouvelle édifice qui daterait du XVI ème et du XVII ème siècle. Elle comporte un choeur assez étroit et carré ainsi qu'une nef plafonnée à trois travées en voûte d'arêtes et se prolonge par un dallage central jusqu'au coeur (dépourvu de clôture) devant lequel une pierre d'autel gravée de croix nous interpelle !
L'autel provient du petit séminaire de Verrières-en-Forez: le curé d'Ars, étudiant en philosophie, aurait prié et servi la messe à cet autel. Il faut aussi remarquer une très jolie cuve baptismale du XVI ème sciècle de style ogival tertiaire et une belle vierge en bois doré. L'église fût restaurée en 1978 puis en 2002 au cours desquels ont été mis à jour sur le mur de gauche une niche carrée de moulure simple faisant ainsi face à une niche existante. Une autre niche, en haut à droite, nous fait penser à une porte dérobée menant au clocher. La grosse cloche, fondée en 1573 a disparu. deux autres la remplacent au clocher.
Sans doute détruite par un incendie, l'ancienne chapelle romane a subi plusieurs transformations et a vu succéder plusieurs styles.
Sur la petite place devant l'église, à l'ombre d'un magnifique tilleul - propriété privée - veille une jolie croix du XVII ème.
